Le phosphore et la santé de nos lacs et rivières

La plupart d'entre nous sait, et les biologistes le confirment, que la présence exagérée de phosphore dans l'eau de nos lacs et rivières constitue une des plus importantes sources de pollution. En effet le phosphore favorise la croissance de plantes aquatiques et d'algues, dont les fameuses algues bleu-vert. Cette croissance de végétaux dans l'eau, quand elle est trop importante, accélère le vieillissement (eutrophisation) des lacs.

D'OÙ PROVIENT LE PHOSPHORE?

SOURCES NATURELLES

Le phosphore existe à l'état naturel dans la nature,  principalement dans l’apatite. Bien que les sols contiennent un grand volume de phosphore, une petite partie seulement est accessible aux organismes vivants. Le phosphore de surface est absorbé par les plantes et transféré aux animaux dans leur alimentation et ensuite en partie retourné aux sols à partir des excréments des animaux et de la matière organique morte. Les eaux des bassins versants des lacs et de rivières, lors de pluies et de la fonte des neiges, amènent ainsi du phosphore dans les ruisseaux, rivières et lacs.

SOURCES ANTHROPIQUES DE PHOSPHORE

Il s'agit ici du phosphore amené dans l'eau par le fait de la présence humaine près de l'eau. Le contour immédiat de nos lacs est souvent densément peuplé.  Il est démontré que la  présence de nombreuses habitations autour d'un lac peut accélérer son vieillissement jusqu'à 100 fois plus vite que s'il était demeuré en son état naturel  (MDDEP 2005). Plus on est proche du lac et plus est mince la barrière végétale de la rive, plus on contribuera à l'apport de phosphore dans l'eau. Les principales sources anthropiques d'apport de phosphore dans l'eau sont dues aux eaux usées, aux engrais de synthèse et au ruissellement d'eau directement dans les lacs .

LES EAUX USÉES

On parle ici de toutes les eaux utilisées à l'intérieur de nos maisons (eaux de vaisselle, de lessive et de divers lavage ainsi que des chasses d'eau des toilettes...) et qui normalement se retrouvent dans les installations septiques.

BONNES PRATIQUES À ADOPTER À L’INTÉRIEUR DE LA RÉSIDENCE

(Tiré d’un guide du MDDEP, 2114)

 Lorsqu’ils sont acheminés dans une installation septique, certains produits sont dommageables pour le traitement des eaux usées, peuvent contaminer les eaux souterraines et les eaux de surface et aussi endommager les installations septiques. Il est donc très important de ne pas les y jeter. Voici des exemples de produits qui ne doivent pas être jetés dans votre installation septique (ni directement dans la fosse, ni par l’intermédiaire de vos toilettes ou de vos éviers) :

• peintures;
• produits toxiques ou inflammables;
• cires à plancher, nettoyants à tapis;
• produits pour déboucher les conduites;
• chlores, chlorures, produits pour l’entretien d’un spa ou d’une piscine;
• médicaments;
• produits d’entretien ménager en trop grande quantité (il est recommandé d’utiliser des produits ménagers écologiques);
• litières à chat, sacs de thé, café moulu, coquilles d’œufs, charpies du filtre de la sécheuse et mégots de cigarettes;
• journaux, essuie-tout, serviettes hygiéniques, couches et condoms;
• huiles et graisses de cuisson et huiles pour le corps;
• tissus et cheveux.

 En fait, il est préférable d’utiliser la toilette uniquement pour ce pour quoi elle a été conçue et de ne rien y jeter d’autre. Les papiers mouchoirs et autres déchets devraient être jetés à la poubelle plutôt que dans la toilette.

Il n'est pas toujours simple de disposer de certains produits comme nettoyeurs à pinceaux, huile de friture et autres produits toxiques.  N'oublions pas que nous disposons d'un Écocentre où déposer ces produits.  Pendant la saison hivernale, on doit trouver un moyen de les entreposer jusqu'à la réouverture printanière de l'Écocentre. Quant aux déchets organiques, le compostage nous permet, non seulement de les éliminer  mais de les réutiliser avantageusement. Utilisons toujours des produits domestiques sans phosphate et biodégradables. Certains produits contiennent des agents chimiques qui peuvent diminuer grandement l'efficacité de nos installations septiques.

Nous traiterons dans une prochaine chronique de l'utilisation d'engrais ainsi que du problème du ruissellement direct d'eau dans nos lacs et rivières. 

                                                                                                          François Bruneau  APLGBMA